Discours de cérémonie des insignes d'Officier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur

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Discours de cérémonie des insignes d'Officier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur par Christine LAGARDE, Ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi à Bercy, le 12 mai 2010

Madame, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les parlementaires,

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs, les membres du Conseil Constitutionnel,

Monsieur le Chancelier de l’Institut de France,

Monsieur le Procureur général,

Monsieur le Premier Président de la Cour d’Appel,

Mesdames et Messieurs les Bâtonniers, Procureurs, Premiers Présidents, Avocats,

Cher Edouard de LAMAZE,

Je me souviens de notre dernière rencontre, avant que les affaires publiques ne m’ancrent ici à Paris, dans un restaurant non loin des Champs-Elysées. Nous devisions sur les perspectives d’une femme, expatriée depuis 15 ans pour un cabinet anglo-saxon, de rentrer au sein du gouvernement français. Vous m’avez dit ces mots : « la vie publique est pour nous, Avocats, un mariage magnifique entre notre profession et notre engagement. » Je me dis souvent qu’à ma descente d’avion quelques heures après avoir été nommée ministre délégué au Commerce extérieur, sur le tarmac de l’aéroport, déjà assaillie par les journalistes, j’aurais mieux fait de citer cet aphorisme que de livrer mes convictions personnelles sur le Code du Travail…

Aussi, ce n’est pas seulement à mon voisin du Pays de Bray que je souhaite faire l’éloge ce soir, c’est à un véritable ami. Officier du Mérite et Chevalier de la Légion d’honneur, Edouard de LAMAZE a déjà dû entendre vanter ses immenses mérites par un grand nombre personnalités.

Je suis heureuse de m’atteler à mon tour à cet exercice en soulignant que, fils et petit-fils de militaire, vous avez assurément apporté une forme de rupture dans la tradition familiale sans couper pour autant le fil de l’intérêt général : en plaçant au cœur de la Cité  votre passion du Droit; et  en participant à présider ses destinées.

Maître Edouard de LAMAZE a longuement hésité entre « faire son droit » et s’engager dans une carrière de Commissaire priseur. De l’art finalement vous n’en avez pas embrassé la carrière mais épousé la messagère, chère Priscilla. Du Droit, vous en avez acquis la passion sur les bancs de Nanterre avec une vocation déjà, celle du droit des affaires.

Inscrit au barreau de Paris en 1979, vous démarrez votre carrière auprès du Bâtonnier MOLLET VIEVILLE auprès duquel vous collaborez pendant 8 ans. 8 années de « stage » dites-vous où vous rencontrez vos deux complices depuis 25 ans : Jean-Hugues CARBONNIER et Michel RASLE. Vous avez alors 32 ans lorsque vos « posez votre plaque » pour la première fois au numéro 7 de la rue Bayard. Celle-ci n’a d’ailleurs pas bougé depuis, grâce à une association que vous reconnaissez « sans heurt et sans dispute ». Aujourd’hui Carbonnier Lamaze et Rasle Associés compte 12 associés, une soixantaine de collaborateurs, et couvre un large champ d’activités juridiques, depuis le droit bancaire et financier jusqu’au droit de l’immobilier, en passant par la prévention des difficultés et des procédures collectives dans les entreprises, et la propriété artistique et littéraire. Sans quitter le 8ème arrondissement, vous avez par ailleurs poursuivi le développement de votre cabinet à Lyon en 2006 pour étendre vos activités corporate. Et depuis le 1er janvier 2010 la Société de Participation Financière Carlara International, CARbonnier, Lamaze et RAsle rayonne à Lyon bien sûr, mais aussi à Lille et dans le bassin méditerranéen, au Liban et en Algérie particulièrement.

Ce souci légitime de développer les intérêts de votre cabinet s’est toujours conjugué avec une participation active à la vie de la société civile. (i) Délégué à la Caisse Nationale des  Barreaux Français ; (ii) administrateur de la CREPA ; (iii) président de l'Union des jeunes avocats de Paris (iv) puis Président de la fédération nationale des unions des jeunes avocats ; et (v) enfin membre du conseil de l'Ordre, vous avez pratiqué pendant 15 ans le syndicalisme au service des avocats.

Ces responsabilités vous ont conduit, entre autres, à dynamiser les contacts entre associations de jeunes avocats, à négocier la première convention collective des avocats salariés de France… et à recevoir, un soir de décembre, le père Noël à votre domicile parisien pour les enfants des membres l’UJA!

Lorsqu’en 1996, Alain JUPPE cherche une personnalité pour plaider la cause de toutes les professions libérales aux côtés de Jean-Pierre RAFFARIN, alors ministre des Petites et Moyennes entreprises, du Commerce et de l'Artisanat, c’est naturellement vers vous, un avocat, qu’il se tourne. Vous occupez alors les fonctions de Délégué Interministériel aux Professions Libérales, DIPL dans le jargon de Bercy, de 1996 à 2002.

Pendant ces années, vous avez réussi à concilier les intérêts des représentants les plus illustres de votre profession, mais également de ceux composant la grande famille des professions libérales: médecins, architectes, notaires... Fait rare pour ces responsabilités hautement politiques Edouard de LAMAZE a « traversé » trois ministres et surtout une alternance en 1997 [Jean-Pierre RAFFARIN, Marylise LEBRANCHU, François PATRIAT]. L’un des sujets d’actualité à l’époque était de mesurer les périmètres du chiffre et du droit. Réconcilier en somme les membres de ces deux familles de professionnels libéraux. Je peux affirmer que vous avez été à l’origine d’une réforme parmi les plus significatives pour la profession en permettant l’association de professionnels libéraux au sein de holdings. J’ai conscience qu’en dépit de votre détermination et votre énergie, l’Etat n’a pas montré une rapidité exemplaire en publiant les décrets d’application nécessaire à la constitution de ces sociétés dix ans après vos premières réflexions sur le sujet. La Gazette du Palais, n’écrivait-elle pas le 8 décembre 2000, enthousiaste, « en grand seigneur ignore la colère, mais demeure ferme en sa démarche » ?

En présentant à l’instant la création de la Holding CARLARA au 1er janvier 2010 je tenais  à remercier l’inspirateur direct de cette réforme qui en est également aujourd’hui l’un des tous premiers bénéficiaires. Jamais vous ne renoncerez à améliorer les conditions d’activités de toutes les professions libérales. Un engagement poursuivi au Conseil Economique et Social de 2007 à 2009 pour faciliter la transposition de la directive « Services » en France et ses conséquences pour notre économie.

Vous honorez en cela l’héritage  du regretté Bâtonnier du GRANRUT, DIPL de 1987 à 1989, auquel j’avais eu l’honneur de remettre les insignes de Grand officier de la Légion d’honneur au mois de novembre 2008. Comme il le disait lui -même : « Le XXIème siècle débute comme devant être le siècle du Droit ». Et du Droit, vous avez tôt fait de vous plonger dans le Siècle.

Chaque week-end, souvent la semaine, vous échangez la robe et l’épitoge de l’avocat contre l’écharpe tricolore du maire. Car -140 !- Bois-Héroultais vous font confiance depuis 15 ans. Une commune qui doit d’ailleurs son nom au domaine dont vous êtes avec votre épouse Priscilla, les inlassables promoteurs depuis des décennies.        C’est aussi pour vous un lieu de repos, à la chasse ou en famille, toujours au grand air et parfois, quand le temps vous est offert, dans les salles des ventes de la région.

Monsieur le maire, je sais qu’il vous arrive parfois de penser que « le maire prononce les mariages dans le bonheur et l’avocat, les divorces dans le calme… » C’est dire votre conception de la responsabilité de l’un et de l’autre. C’est rappeler surtout votre souci de ne jamais vous couper de la réalité, et cultiver toujours la proximité avec vos administrés, au sein de divers syndicats intercommunaux ou de la Communauté de communes du Moulin d’Ecalles. Dans un village rural où le maire est à la fois l’élu et le principal interlocuteur de l’Etat, vous êtes pour eux ce « curé laïque » dont voici votre définition : « on apporte beaucoup de choses, que l’on promet… pour un autre monde ! »

Cher Edouard de LAMAZE, les visiteurs qui découvrent Domaine de Bois-Héroult sont frappés par son parc extraordinaire et décrit ainsi : « à l’origine, le parc était à la française avec beaucoup de parterres allant jusqu'au bois, puis à l'anglaise au XIXème siècle, et redessiné ensuite comme il est maintenant avec des perspectives droites, mais sans parterres. »

Un parfait mélange de deux écoles –française et anglaise– parfois opposées mais que vous avez su rendre complémentaires. Voilà sans doute une définition appropriée de votre parcours, à l’intersection de vos vies publique et privée, de la défense des métiers du chiffre et du droit et de toutes les activités juridiques.

Je devine par conséquent le sens de votre dernier ouvrage portant sur la notion de « déontologie » et rénovant ses fondements. Il ne s’agit pas seulement, par un dialogue entre un juge –Christian PUJALTE– et un avocat, de définir les règles du vivre ensemble dans le monde judicaire. L’ambition est certainement plus haute, rejoignant une conception profonde que les activités du droit sont « des métiers différents mais [recouvrent] une seule et même profession ». Comment en démontrer la réalité ? Par l’étude de la déontologie, « seul corpus juridique que tous partagent et qui confère la même identité ». Celle qui devrait inciter tous les avocats à préserver l’intérêt général comme celui de leur propre cabinet. C’est bien là le sens de nos vocations.

Edouard de LAMAZE, au nom du Président de la République, et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais Officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur

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Discours d'Edouard de LAMAZE : Cérémonie de remise des insignes d'Officier le la Légion d'Honneur le 12 mai 2010 par Christine LAGARDE, Ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi

Madame le Ministre,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Mesdames, Messieurs les Élus,

Madame et Monsieur les Membres du Conseil Constitutionnel,

Monsieur le Chancelier de l’Institut de France,

Monsieur le Procureur Général,

Monsieur le Premier Président de la Cour d’Appel,

Mesdames et Messieurs les Bâtonniers, Procureurs, Présidents, Magistrats, Avocats, Chers Confrères,

Mesdames,

Messieurs,

Mes chers Amis,

Mes premiers mots seront pour vous, Madame Le Ministre, et je me permettrais de renouer en la circonstance avec un usage où l’amitié l’emporterait sur le protocole.

Aussi, si vous m’y autorisez, le confrère et l’ami se permettront de vous tutoyer…un très court instant…

Juste le temps de te remercier, Ma Chère Christine, pour ces mots si généreux à mon égard et te dire que c’est un plaisir très particulier de recevoir cet honneur de tes mains.

Le plaisir et l’honneur associés, n’est ce pas un instant privilégié ?

On me pardonnera, je l’espère, ce caractère très personnel, et donc à certains égards, impudique de ce propos. Mais parce que vous êtes, Madame le Ministre, un confrère, un confrère à qui me lient les souvenirs de combats menés en commun, une avocate à qui me lie la même conception de la profession d’avocat et de la place du droit dans la société, mes premiers mots ne peuvent être que pour vous !

Parce que, à la place décisive qui est aujourd’hui la vôtre, vous, l’ « avocate de l’attractivité du territoire français », selon vos propres mots, vous, la figure de proue de notre vaisseau national, reconnue dernièrement par le très sérieux hebdomadaire « Time » comme la 16ieme personne la plus influente du monde, choisie entre tous pour affronter les temps difficiles d’une crise mondiale et européenne, vous qui n’avez cessé de relever ce défi sans précédent avec la clairvoyance et la constance qui vous caractérisent et qui forcent l’admiration jusqu’à conquérir le respect au-delà même de nos frontières en ces journées historiques où votre talent contribue à forger une véritable Europe économique, ce ne sont pas des remerciements personnels que je vous adresse mais bien la reconnaissance de tous !

Aussi, je vous le dis sans ambages :

Je ressens une fierté toute particulière à l’idée de recevoir aujourd’hui cette insigne marque d’honneur et de confiance de celle qui incarne au plus haut point le sens public, et qui a si discrètement fait le choix de sacrifier son intérêt personnel par dévouement au bien commun.

Votre action demande d’allier l’expertise la plus haute, l’envergure la plus vaste à l’échelle de notre monde en mutation,….avec la sensibilité et l’amour de la vie simple et des vrais gens : tant il est vrai que vous êtes à la fois - et avec quelle prestance ! – Madame G20 ou Madame G8 dans tous les sommets internationaux au cœur des crises systémiques …et en même temps la femme que j’ai vu venir au congrès des Maires pour nous dire – et avec quelle humble fierté  – « je suis venue défendre les petites communes », veillant à atténuer les effets de la réforme de la taxe professionnelle.

Alors, vous qui nous faites l’amitié de prendre sur un temps public si précieux, ainsi que ceux qui vous entourent, vous qui nous recevez dans ce haut lieu de la défense des intérêts supérieurs de la France, je sais que vous ne serez pas dépaysée parmi mes amis ici présents…. En effet, non seulement, ils partagent mon admiration à votre égard mais ils représentent cette richesse si diverse de la France que nous aimons : quel bonheur, de retrouver ici des amis illustres par leurs titres, fonctions, compétences et qualités humaines à qui je dois le parcours heureux qui est le mien et que vous avez eu l’élégance de retracer.

A tous merci, car vous êtes ma famille d’idées, de valeurs, ma famille d’engagement public. Merci à ceux qui m’ont fait ce que je suis c'est-à-dire tout d’abord un avocat.

A celle qui fut ma première patronne Geneviève AUGENDRE, elle m’a donné la passion de mon métier en m’apprenant précisément que la passion est d’abord affaire de rigueur c'est-à-dire de patience, de volonté et d’attention.

Merci à ceux qui m’accueillent comme co-gérant, associé, confrère, employeur, ami, au sein de notre cabinet.

Merci à celles et à ceux qui m’ont transmis non seulement le goût de la chose publique, mais aussi donné l’occasion d’exprimer ce goût, de traduire mes idées en projets et mes projets en actes.

Cher Jacques BARROT, si je me tourne vers vous, ce n’est pas seulement parce que je vous dois cette dimension importante de ma vie qu’a été ma participation aux débats, -plus animés qu’on ne le croit-, du Conseil Économique et Social… c’est parce que vous êtes pour moi, comme pour tant d’autres, un professeur d’Europe, (si vous me permettez l’expression !)

La force de votre exemple et de votre parole m’a permis de mieux entrevoir cette nouvelle frontière que l’Europe nous offre, aujourd’hui plus que jamais, comme la présente crise nous le rappelle avec force !

Quant à vous, Chers Amis Normands, Chers membres de mon Conseil Municipal, Chers Membres des Associations de mon village, j’ai le plaisir grâce à vous de m’enraciner localement. Et je prends ici le mot « enracinement » dans son sens le plus noble, le plus fécond, le plus chargé de promesses.

Ma famille professionnelle m’est précieuse, ma famille politique m’est nécessaire, ma famille tout court m’est indispensable ! C’est ma vie, c’est mon refuge, c’est mon petit univers singulier, mon repère parmi les doutes.

Vous me permettrez de rendre ici l’hommage de mon affection et d’une tendresse que la pudeur m’interdit d’exprimer en des termes dignes d’elle, à ma Mère.

A elle, et à mon Père, aujourd’hui disparu, je dois non seulement la vie, mais la volonté et l’ardeur d’en faire quelque chose, ils le savent : je n’ai pas de plus haute exigence que d’être digne de leur exemple.

A mon épouse, Priscilla, si pleine de talents, qui m’accompagne pour le meilleur et pour le pire, (depuis près de 35 ans...), je voudrais dire que je mesure ma chance de l’avoir auprès de moi. Et que c’est un bonheur, l’un des rares vrais bonheurs, de constater que nous aurons eu tant du meilleur et si peu du pire.

A mes beaux-parents, que dirais-je qu’ils ne savent déjà ? C’est une fierté d’entrer dans la famille de BROGLIE. C’est mieux encore, c’est un plaisir d’y vivre, d’y partager tant de moments privilégiés, et d’apprécier jour après jour à quel point l’élégance du langage et celle du comportement, c’est la même chose. Maîtriser la magie de la langue française, c’est une façon, peut-être l’une des plus dignes, de savoir se tenir dans la vie .

Quant à vous, mes chers enfants, Alix, Cléophée, et Louis-Anselme, vous êtes mon plus grand bonheur.

Tout ce que vous êtes, tout ce que vous accomplissez dans la vie, et les quatre petits-enfants que vous nous avez donnés à ce jour, avec de si bons époux, ce sont autant de lumières qui à mes yeux justifient l’existence et qui lui donnent une dimension qui la dépasse. Merci simplement d’être ce que vous êtes…

Mes remerciements s’adressent, Chers Amis, vous le savez, également à vous tous ici présents et à ceux qui n’ont pu venir, la veille de cette fête de l’Ascension.

Et je salue cordialement à la Saint Hubert mes amis chasseurs ! …

Ces témoignages personnels m’éloignent-ils, Madame le Ministre, des raisons pour lesquelles Monsieur le Président de la République m’a fait l’honneur de me décerner cette distinction que vous me remettez aujourd’hui ?

Peut-être pas, dans la mesure où, chacun le sait, la vie d’un homme ne se divise pas car,  j’ose le dire, ce n’est pas moi seul qui reçoit cette distinction mais avec moi, tous ceux qui m’ont permis d’être l’homme que je suis.

Devant vous, Madame le Ministre, je suis fier d’être l’un des 40 000 avocats français. Je ne me considère pas comme un porte-parole mais je voudrais ici me faire l’écho d’une profession inquiète. Nous aimons tous notre métier, qui s’apparente à une vraie vocation, à une forme de mission. Défendre, dans un monde et à l’heure où se joue le destin des professions libérales, c’est une vocation.

Chère Christine, en bon confrère, vous avez su défendre notre profession, en travaillant à lui rendre cette dimension à laquelle nous sommes profondément et passionnément attachés : celle d’exportateurs de talents. Le Barreau de notre pays doit à tout prix refuser de céder aux sirènes du protectionnisme. C’est en s’ouvrant, en s’élargissant, en accueillant, et parfois, oui,  en s’exportant qu’il sera digne de lui-même .

Et enfin, je suis fier, Madame le Ministre, d’être devant vous, l’un des 36 000 maires de France.

Et l’un des 22 000 maires d’une commune de moins de 500 habitants ! Oui, c’est tout petit BOIS-HEROULT. A peine un petit point sur la carte de la Normandie ! Mais c’est un  point qui a son clocher, son château, ses commerces ambulants, ses quatre exploitations agricoles, et qui essaie de sauver ses idylles qui se font et se défont, ses enfants qui vont à l’école – car nous avons notre école ! Bref, c’est un village qui a une âme.

L’âme de nos petites communes, ces petites âmes dont la somme fait l’identité de la France, la vraie identité de la vraie France, généreuse, fraternelle et qui aime ses enfants, ceux qui comme moi, et selon la belle formule de Marc BLOCH, aiment vibrer au récit du sacre de Reims comme à celui de la fête de la Fédération. Il ne faudrait surtout pas que nous la perdions, cette grande âme faite de tant de petites âmes, et que vous connaissez si bien, Madame le Ministre.

Alors, Madame le Ministre, Chère Christine, Chers Amis, je reçois avec gravité et avec humilité, l’honneur qui m’est fait aujourd’hui. Comme un don de cette République à qui j’essaie et j’essaierai toujours à ma mesure, de rendre un peu de ce qu’elle m’a donné.

A toutes et à tous, du fond du cœur, merci.